Etre parent en 2019 implique une nouvelle responsabilité, celle de la gestion des écrans. C'est compliqué car les écrans sont arrivés récemment et massivement dans nos vies. On manque de recul, de perspective, de ligne directive.

La nouvelle donne

L'iphone a été inventé en 2007, l'Ipad en 2010, on peut donc dire que la génération des enfants nés à la fin des années 2000 est la première à expérimenter une forte exposition aux écrans portables dès la petite enfance.

La maniabilité et la portabilité changent complètement la donne.

D’une part, parce que la télévision et les jeux vidéo étaient plus ou moins liés à une pièce dans la maison, ce qui posait des limites "géographiques" et par là-même temporelles à leur utilisation. Smartphones et tablettes ont fait voler en éclat ces limites.

D’autre part parce qu’il y a désormais une interaction avec les écrans, une proximité physique que les enfants n’avaient auparavant qu’avec leurs proches et leurs jouets. Or un écran n’est pas un jouet comme les autres, ni un doudou, ni un membre de la famille.

La charge mentale

Les écrans représentent une tentation quasi permanente pour les parents à titre personnel, ils ne savent pas toujours comment réguler leur propre utilisation. A cette difficulté, s’ajoute la responsabilité de prendre des décisions pour le bien-être des enfants.

La pression est d’autant plus grande que les premières études sur la surexposition des jeunes enfants aux écrans sont assez alarmantes puisqu’elles indiquent de possibles répercussions sur le cerveau et notamment sur les zones de développement du langage.*

Malheureusement pour les parents 3.0, il n'est pas possible d'attendre que la science valide ou invalide ces théories car les enfants sont déjà là. Alors quelle attitude adopter ?

Principe de précaution...

Ce n’est pas très enthousiasmant mais en matière d’éducation aux écrans, le principe de précaution semble le plus censé vu le niveau d’informations disponibles à ce jour. Une étude récente du Cincinnati Children's Hospital Medical Center* préconise :

  • Pas d'écrans avant 18 mois en dehors de courts chats video avec des proches (accompagné par les parents).
  • 1h max d'écrans pour les 2-5 ans

Ceci-dit, c'est en étant inventif, en testant des rythmes d’exposition différents, en observant les réactions et en ajustant ensuite que chaque parent définira la place des écrans dans la vie de ses enfants.

...et discussions

S’il est certain que les parents d’aujourd’hui essuient les plâtres, ils ne sont pas obligés de le faire seuls. Aborder ce sujet avec son conjoint, sa famille, ses amis et même ses enfants lorsqu’ils sont assez grands pour émettre une opinion réfléchie, est même indispensable pour progresser collectivement.

Les parents 3.0 sont des pionniers qui méritent d’être soutenus et encouragés car le défi est de taille.

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Qu'en pensez-vous ? Qu'avez-vous mis en place ?

Pensez-vous avoir trouvé une utilisation raisonnée et durable des écrans ?

Avec qui discutez-vous de la place des écrans dans votre vie et celle de vos enfants ?

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*Associations Between Screen-Based Media Use and Brain White Matter Integrity in Preschool-Aged Children - John S. Hutton, MS, MD Jonathan Dudley, PhD, Tzipi Horowitz-Kraus, PhD - publiée le 4 nov 2019 par Jama Network